dimanche, avril 15, 2007

♣ A Séoul.

Il est vrai que je n’écris plus. Il y a sans doute une raison à ça, ou j’ai pas envie simplement. Je ne fais plus de virées touristiques, donc je n’ai pas de photos à montrer. Séoul est pas belle à voir, en plus. J’ai besoin de campagne, j’étouffe ici. C’est une chance d’avoir grandi dans la cambrousse, je me bats avec ce con de Parisien (encore un pour qui vivre en dehors de Paris équivaut à la déchéance) pour lui faire admettre qu’il est devenu complètement teubé d’avoir passé toute son enfance en ville, loin du grand air.
La vie à Séoul me grise en même temps que j’ai besoin d’être ici. Est-ce que les adoptés qui reviennent vivre en Corée sont les plus grands malades mentaux parmi la communauté d’adoptés ? On pense que non parce que c’est vrai, comment démêler ce qui est inhérent au commun des mortels de ce qui est propre à l’adopté ? On dit que ceux qui ont fait leur vie tranquille en France sans se poser trop de questions sont ceux qui sont le mieux dans leur peau.
Ce gars adopté me dit que la mère qu’il ressent est sa mère adoptive, et que l’autre n’est finalement pas grand-chose. Mais pourquoi il est en Corée depuis si longtemps, je n’sais pas.

J’ai commencé le 2nd semestre de Coréen à Yonsei, mais je galère maintenant. Mes classmates sont tous asiatiques, Chinois et Japonais pour la plupart, et je suis comme prise de panique quelque fois. Plus de faciès « ami » pour me rassurer, plus d’explications ou de vannes en anglais, ce qui me manque. Au niveau 1, nous étions regroupés « entre Occidentaux » et c’était bien pour moi, car supprimer tous ses repères, culturels ou sociaux, c’est pas bon. D’après ce qu’on m’a dit, les grammaires asiatiques sont assez semblables, ils sont donc très forts ces Japonais. Je suis donc le nouveau bonnet d’âne, c’est agréable.
Je ne suis décidément pas coréenne, et la culture coréenne moderne est pauvre à mourir, une reproduction ratée de ce qu’on fait en Occident, en plus sexiste aussi. Je lirais bien le nouveau livre d’Anna Gavalda, même si certains diront que ça ne casse pas trois briques…

Bref, voilà la preuve par A+B que des fois, il vaut mieux s’abstenir d’écrire, surtout quand on balance le tout sur internet.